RENFORCER L’ECONOMIE ET LE DEVELOPPEMENT LOCAL
Les appuis de l'Union européenne au renforcement de l'économie nationale et du développement local se
sont centrés sur 02 axes en l'occurrence, l'appui au secteur économique à travers la diminution des arriérés
intérieurs de l'Etat, le renforcement institutionnel en faveur de la bonne gouvernance financière, l'intégration
régionale d'une part et le développement local d'autre part.
6.1. Appui dans le secteur conomique
6.1.1. La diminution des arriérés intérieurs de l'Etat
Cette action a été réalisée à travers le Programme d'Appui à la Relance économique
(PARE). Ce programme consistait à financer, dans le cadre d'une stratégie de soutien au cadrage budgétaire,
des dettes de l'Etat vis-à-vis des opérateurs économiques privés. D'une valeur de 5 millions €
soit environ 3,28 milliards de francs CFA, l'appui a contribué à assurer :
- l'amélioration de la balance des paiements et à la consolidation des finances publiques ;
- l'amélioration de l'emploi par le règlement des arriérés de la dette commerciale des Petites et Moyennes
Entreprises (PME) ;
- la relance de l'investissement et la dynamisation de l'activité des entreprises ;
- le règlement des arriérés des entreprises en difficulté de trésorerie ce qui leur a permis
d'accéder au crédit bancaire, de regagner la confiance de leurs fournisseurs et de retrouver un niveau d'activité
normal.
6.1.2. Les appuis institutionnels en faveur de la bonne gouvernance financière
Ces appuis se sont effectués à travers le Programme des Mesures Correctives (PMC) et l'appui à l'éligibilité
de la Côte d'Ivoire à l'initiative Pays Pauvres Très Endettés ainsi qu'à la Facilité pour
la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance.
- le Programme des Mesures correctives (PMC) : suite aux audits des appuis budgétaires, réalisés en 1998
et 1999, de graves dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques avaient été mis en évidence.
Aussi, en vue de mettre en place des mesures correctives destinées à améliorer la programmation, l'exécution,
le suivi et le contrôle de la dépense publique l'UE a financé le PMC. La stratégie utilisée
a visé le renforcement durable des capacités de sept structures clés de gestion de la dépense publique
au moyen d'une action coordonnée sur l'ensemble des facteurs juridiques, institutionnels, procéduraux et des
ressources humaines.
- L'appui au gouvernement ivoirien dans ses efforts pour accéder à l'initiative Pays Pauvres Très Endettés
(PPTE) et à la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC). Il s'est agit
d'un effort conjoint et concerté entre l'UE, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI)
qui comprend aussi bien des assistances techniques très spécifiques liées au retour à une certaine
orthodoxie budgétaire et à la réalisation d'une enquête à l'échelle nationale sur le revenu
des ménages en vue de produire un Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui soit
aussi proche des réalités économiques et sociales du pays que possible. Parallèlement à ces
actions, l'Union européenne a contribué l'éligibilité de la Côte d'Ivoire à la FRPC du
FMI, en apportant sa contribution au diagnostic PEMFAR des finances publiques et en apportant son assistance technique pour
l'élaboration du projet de loi organique portant création de la Cour des comptes.
6.2. Les appuis à l'intégration régionale
Ces appuis se sont effectués à travers deux grands appuis en l'occurrence le Programme d'Appui régional
à l'Intégration et la négociation de l'Accord de Partenariat économique :
6.2.1. Le Programme d'Appui régional à l'Intégration II (PARI 2)
Cet appui d'une valeur de (65 millions € soit environ 42,63 milliards de francs CFA) a été mis à la
disposition de la Commission et des Etats membres de l'UEMOA. Son objectif général est de contribuer au renforcement
du processus d'intégration régionale des pays de la région et à leur insertion dans l'économie
mondiale. De façon spécifique, il s'est agit d'appuyer la mise en oeuvre du Traité de l'Union, notamment
la consolidation du cadre macroéconomique, la réalisation du marché commun et l'amélioration du cadre
légal et administratif.
6.2.2. L'appui à la négociation de l'Accord de Partenariat Economique (APE)
Dans le cadre de la négociation de l'APE, il revenait aux Etats membres de la CEDEAO d'identifier les produits qu'ils
jugent sensibles (avec un calendrier du démantèlement tarifaire) et de définir leurs propres besoins en
matière de réformes ainsi que des mesures d'accompagnement, en complémentarité avec les appuis régionaux.
Les appuis au niveau de la Côte d'Ivoire, portaient sur :
- une meilleure coordination des travaux avec la mise en place du nouveau Comité National de Suivi ;
- la sensibilisation des acteurs impliqués sur les enjeux de l'APE ;
- la construction d'une position de négociation nationale concertée et l'identification des réformes à
mettre en oeuvre.
Ce soutien a contribué à la constitution d'une position de négociation ivoirienne consensuelle et solide
tant au niveau politique que technique. A terme, la Côte d'Ivoire fut en décembre 2007, le premier pays africain
à signer un Accord de partenariat économique intérimaire avec l'Union européenne et ses Etats membres.
6.3. Les appuis au développement local
Les appuis dans ce domaine ont essentiellement été apportés par le biais du Programme de Soutien à
la Décentralisation et à l'Aménagement du Territoire (PSDAT) et du Programme d'Urgence de Réhabilitation
(PUR) post-crise. Ces appuis ont permis de lutter contre la pauvreté et de renforcer la citoyenneté. De façon
spécifique, il s'est agit de soutenir certaines radios locales, d'effectuer des actions de réhabilitation communautaire
post-crise, de contribuer au renforcement des capacités des opérateurs économiques et des associations
de la société civile, d'assurer la promotion de nouveaux documents de planification participatives (de niveaux
national, régional, local).
6.3.1. Soutien aux radios locales
26 villes de la Côte d'Ivoire ont bénéficié de fourniture de matériel audio ainsi que du renforcement
des capacités de leurs animateurs.
6.3.2. Actions de réhabilitation dans la zone Ouest
L'UE a favorisé la mobilisation des populations pour la reconstruction et l'entretien des infrastructures de base
en particulier en matière de santé, d'éducation et d'eau potable dans la zone Ouest du pays. La sécurisation
alimentaire des populations a également été recherchée au travers d'actions de soutien à une
production locale de qualité de semences, de céréales et de produits maraîchers. Par ailleurs,
l'UE a financé le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui a bénéficié de 2 millions d'euros soit
environ 1,31 milliards de francs CFA pour assurer la distribution de nourriture aux populations et aux cantines scolaires.
6.3.3. Le renforcement des capacités
Des opérateurs du secteur informel urbain, des micro-entreprises exerçant dans la branche du bâtiment
et des travaux publics, des associations de femmes productrices et commerçantes de vivriers périurbain dans les
villes de San Pédro, Daloa, Odiénné, Bondoukou et Korhogo chefs-lieux du PSDAT ont bénéficié
du renforcement de leur capacités pour exercer de façon plus professionnelles leurs activité.
6.3.4. Le soutien à la programmation locale des investissements
Sur la base des diagnostics socio-économiques urbains dans les 05 villes de référence du PSDAT, l'UE a
soutenu les administrations locales pour leur permettre d'effectuer des investissements pour l'amélioration des conditions
de vie de leur population.
6.3.5. La définition de la méthodologie et des procédures participatives d'aménagement du territoire
Cet appui de l'Union Européenne s'est traduit à travers la réalisation d'un schéma directeur régional
pilote, la mise en place d'une base de données de l'aménagement du territoire et l'élaboration d'atlas
(population, équipements, villes régionales).